Tristan Leoni, Irak. De l’émeute à l’impossible réforme, DDT21, novembre-décembre 2019
« Tout ce que nous voulons c’est vivre, vivre comme le reste du monde. Nos demandes sont très basiques, électricité, eau, emploi, médecine. Nous ne voulons pas le pouvoir, de l’argent ou la propriété, tout ce que nous demandons c’est de vivre. »
Depuis l’écrasement de l’État islamique (EI) à l’automne 2017, l’actualité irakienne est régulièrement ponctuée d’épisodes de manifestations et d’émeutes sur fond de revendications sociales de base (pour l’accès à l’électricité, à l’eau potable, et à des emplois) et de dénonciation de la corruption du personnel politique. Les manifestations de 2018-2019 sont assez spontanées, elles ne répondent à l’appel d’aucun parti ou syndicat, aucun chef ou leader n’en émerge, et, même si localement les rassemblements peuvent être initiés par des militants ou des cheikhs tribaux, ils deviennent vite incontrôlables.